Les fonds d’infrastructure actifs en Afrique se fixent un objectif record de levée de fonds de 2,14 milliards US$ pour 2021
Les fonds d’investissement en infrastructure actifs en Afrique ont fixé en 2021 des objectifs de levée de fonds records, d’après une nouvelle analyse du cabinet d’avocats d’affaires international Linklaters. Au total, 10 fonds ont fixé des objectifs dont les montants combinés s’élèvent à 2,14 milliards US$ lors de leur dernière levée de fonds, ce qui représente une nette augmentation par rapport aux années précédentes et plus de trois fois l’objectif annuel moyen de ces 10 dernières années. Cette année a également été marquée par le nombre le plus important de créations de fonds ciblant spécifiquement les besoins en infrastructures de l'Afrique - 10, contre une moyenne de 4 par an au cours de la dernière décennie.
Cette analyse laisse présager une probable augmentation des niveaux d’investissement en matière d’infrastructures en Afrique dans les années à venir. Les gestionnaires de fonds ont accumulé des niveaux records de dry powder – 2,1 milliards US$, soit une augmentation de 700 millions par rapport à 2020. Tout investissement futur par ces fonds viendrait s'ajouter aux 9,2 milliards US$ d'actifs actuellement sous gestion.
Les gestionnaires de fonds ciblent les actifs verts
Les fonds d'infrastructure ont déployé des niveaux importants d’investissement à travers l'Afrique cette année. Au total, 14 transactions ont eu lieu au cours de la première moitié de l’année, avec une majorité en Afrique du Sud (9), suivie de la Namibie (2), de l'Égypte (1), du Ghana (1) et du Mozambique (1).
La proportion d’actifs « verts » acquis par les fonds d’infrastructure par rapport à leurs activités globales est aussi au deuxième niveau le plus élevé depuis 2015, ce qui est révélateur de l’appétit grandissant pour les investissements liés à la transition énergétique sur le continent. Une majorité (12 sur 14, soit 86%) des transactions dans le secteur des infrastructures réalisées par des fonds actifs en Afrique au premier semestre de cette année concernait des actifs « verts », tels que les énergies renouvelables, le stockage d’énergie, les nouveaux types de batteries et les transports à faible taux d’émission de carbone.
Bertrand Andriani, associé en Energie & Infrastructure à Paris et en charge de l’équipe Afrique francophone de Linklaters, ajoute :
"Le paysage des investissements en infrastructure en Afrique est en plein changement. Nous constatons un intérêt grandissant pour les investissements « verts », par des fonds qui souhaitent réagir face à l’urgence que constitue le changement climatique.
Même s’il reste du chemin à parcourir pour combler le déficit d’infrastructures de l'Afrique, les objectifs records de cette année indiquent une évolution dans la bonne direction pour les futurs niveaux d'investissement."
Les banques de développement et les fonds de pension sont à l'origine des levées de fonds records
Les investisseurs au sein des fonds d’infrastructure en Afrique sont pour la majeure partie des banques de développement, ainsi que des fonds de pension africains et européens. Parmi les investisseurs institutionnels les plus notables on compte le GEPF (Government Employees Pension Fund – Fonds de pensions des agents de l’Etat) en Afrique du Sud, le plus important fond de pension africain ; CDC Group, l’institution de financement du développement du Royaume-Uni ; et la Banque africaine de développement.
Justin C. Faye, counsel en Energie et Infrastructure et spécialiste de l’Afrique francophone, ajoute :
"Nous pourrions commencer à voir un réajustement des stratégies d'investissement vers d’autres secteurs post-pandémie, comme la santé et les infrastructures numériques. Cependant, le financement des infrastructures de base reste un facteur crucial pour stimuler la croissance économique sur le continent.
Comme les données analysées le suggèrent, les investisseurs institutionnels sont de plus en plus conscients des opportunités disponibles et nous nous attendons à ce qu'ils continuent d’investir des capitaux importants dans une série de projets passionnants et structurants au cours de cette décennie."
Linklaters est actif en Afrique depuis plus de 50 ans. Nous sommes intervenus sur un volume important de transactions marquantes et avons établi de solides relations dans de nombreux pays.
Depuis ses bureaux européens de Londres, Paris et Lisbonne, qui cultivent des liens directs avec l'Afrique anglophone, francophone et lusophone, ainsi que ses bureaux et pratiques en Asie, en Amérique du Nord, Centrale et du Sud et au Moyen-Orient, Linklaters jouit d’une riche expérience, fort de l’accompagnement de nombreux clients dans le cadre de leur stratégie en Afrique.
Parmi nos projets downstream majeurs récents, nous sommes intervenus notamment sur le financement de la plus grande centrale biomasse en Côte d'Ivoire ainsi que comme conseil de l’International Finance Corporation pour la structuration du programme Scaling Solar et sa mise en œuvre dans divers pays, dont le Sénégal.
Parmi nos mandats portant sur la formation de fonds majeurs récents, nous sommes intervenus aux côtés de Partech Partners dans le cadre de la création de leurs fonds dédiés à l’Afrique, AIIM sur la création d'un fonds d'infrastructure en Afrique subsaharienne et comme conseil d’un important promoteur d'infrastructures pour la création d'un fonds d'infrastructure de 5 milliards US$, à destination du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Notes aux éditeurs :
- Données collectées par Preqin pour la période du 1er janvier 2021 au 30 juin 2021.
- Les transactions par des gestionnaires de fonds désignent des transactions où l’acquéreur est un gestionnaire de fonds.
- Les actifs verts désignent les énergies renouvelables, les technologies propres, les services environnementaux, le stockage d’énergie et les batteries, les véhicules électriques, les infrastructures numériques, les smart cities, les transports à faible taux d’émissions carbone et chauffage urbain/les réseaux électriques reconfigurés.